dimanche 16 mars 2008

Au théâtre : rêve rouge, rêve doré

Dernier spectacle de la saison pour nous cette année. Deux volets d'une trilogie chinoise... L'histoire de la vie de Xing Xing, née en Chine un peu avant la révolution culturelle et qui vit en France depuis une quinzaine d'années environ.

En bref, voilà l'histoire d'une jeune fille qui entre à l'université au moment de la révolution culturelle. Elle se retrouve très vite embrigadée dans les gardes révolutionnaires, comme d'autres ont fait les barricades en mai 1968.
Ensuite vient le temps de la réflexion...
Ça, c'est l'objet de la première partie, Rêve Rouge.

Plus tard, elle est comédienne, dans une troupe de propagande communiste.
A 22 ans, ses parents la somment de se marier et lui trouvent un mari : responsable de la cellule du parti de Dieu seul sait quel "village" de province...
Un désastre ! 6 ans plus tard, elle demande le divorce.

Alors là, c'est le moment le plus frappant de tout le spectacle. Manifestement, cette scène lui sert ou lui a servi de véritable psychothérapie... Il faut la voir expliquer comment s'est passé le divorce et surtout comment s'est fait le partage ! A coup de couteau de boucher dans deux statuettes de glaise représentant au départ son couple, elle explique que les biens sont divisés en deux, une part pour le mari et une part... pour elle ? Peut-être, mais on divise encore en deux car il y a la part de l'enfant, puis la part de je ne sais plus quoi, puis la part d'encore autre chose, puis la part... J'ai vraiment cru qu'elle allait se couper les doigts...

Bref, au bout du compte, il ne lui reste rien, que son enfant.

Et puis la vie continue, elle écrit, pour son théâtre, des pièces issues de reportages qu'elle effectue auprès des soldats. A ce moment-là, elle commence à se rendre compte que tout ce qu'on leur dit n'est que propagande. Les pièces qu'elle écrit, qui relatent ce qu'elle voit et ce que les soldats lui disent vraiment ne sont pas jouées, pas dans la ligne du parti. C'est alors qu'elle décide de quitter la Chine. Mais ça, c'est une autre histoire, qui est au programme du dernier volet de la trilogie, que nous n'avons pas vu.

Ouf ! Autant le premier volet était léger, certainement l'insouciance de la jeunesse, presque de la frivolité, autant le deuxième volet est prenant, parfois pesant.

Magnifique. Très bonne soirée.

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